Anne-Marie Mingat Lerme dit "Mimi"
symbole de la résistance civile à Domène
Anne-Marie Lerme naît le 06 avril 1918 à Domène. Orpheline de père en 1932, elle devient peu après secrétaire à la mairie de la commune. En 1942, à 24 ans, elle entre en Résistance, recrutée par Marius Charles, instituteur à Domène.
Elle devient « experte » en faux papiers, qu’elle valide avec des tampons officiels de la mairie ou de la préfecture. Agent de liaison pour les maquis du Grésivaudan sur le secteur de Revel et Laval, elle transporte des messages, des explosifs, des pièces de rechange pour les automobiles du maquis et des armes. Dont un fusil-mitrailleur en pièces détachées qu’elle a mis dans un sac tyrolien.
Sa mère Marthe Lerme, née Vénéri à Domène en 1892, loue des chambres dans la maison familiale située chemin Vieux (actuelle rue Hector Berlioz). Cette grande maison, qui existe toujours, possédait à l’arrière un jardin qui bordait la route de Revel, idéal pour s’enfuir en cas d’alerte. La demeure des Lerme devient le lieu de refuge des personnes traquées : juifs, jeunes appelés au Service du Travail Obligatoire (STO), militants en cavale, résistants en transit, étrangers de passage. La Milice viendra deux fois chez les Lerme, heureusement sans rien y trouver.
Mimi s’occupe également de plusieurs familles juives venues de Paris se réfugier à Domène pour fuir rafles, persécutions et déportation. Ce sont les Finifter, les Goldsztein, les Jédinak et les Przedborski.
Félicia Przedborski, âgée de 12 ans, va vivre dans la maison des Lerme jusqu’à la fin de la guerre. Mimi a trouvé un refuge sûr aux parents de Félicia dans une maison des environs de Domène.
Rebaptisée Jeannine Chevallier grâce aux faux papiers fabriqués par Mimi, qui la fait passer pour sa cousine parisienne, Félicia va souvent escorter Mimi dans ses différentes missions pour la Résistance.
En 1945, Mimi Lerme devient secrétaire au Comité Départemental de Libération Nationale (CDLN) à la préfecture de l’Isère.
Figure de la Résistance civile de l’Isère, Mimi la doménoise recevra le titre de « Juste parmi les Nations » le 14 mars 1983. Ce titre lui a été décerné par le Comité Yad Vashem de Jérusalem suite aux démarches effectuées par Félicia, émigrée en Israël.
Anne-Marie Mingat-Lerme est décédée le 17 décembre 2017, quatre mois avant son centième anniversaire. Elle a tenu à ce qu’une partie de ses cendres soient dispersées dans la tombe familiale des Lerme au cimetière de Domène, ainsi qu’au monument des maquis du Grésivaudan à Laval (Prabert).
Texte extrait d’un document édité par le MRDI (Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère)